19 mai – TOURS et PELLEVOISIN

Vendredi 19 mai, Tours, Diocèse de Tours, 37000

Siège d’un évêché dès le début du IVème siècle, à peu près en même temps que Poitiers et Bourges, la cité de Tours doit sa renommée à saint Martin, son 3° évêque (371-397). Moine-évêque missionnaire, apôtre de la Gaule, saint Martin est le premier saint à être vénéré sans avoir subi le martyre. Il est l’un des patrons secondaires de la France. Les Églises d’Orient l’appellent “Saint Martin le Miséricordieux“.

Saint Martin

 En 313, par l’édit de Milan, l’empereur Constantin permet à tout habitant de l’empire d’« adorer à sa manière la divinité qui se trouve dans le ciel », la seule condition étant de prier pour le salut de l’État. Il confirme un édit précédent promulgué deux ans plus tôt par Galère qui donnait la liberté de culte aux chrétiens après la grande persécution de Dioclétien. Saint Martin vit tout au long du IVème siècle, siècle où l’Eglise, n’étant plus persécutée, affermit sa foi et pénètre dans les campagnes.

 Né en Pannonie vers 315, le jeune Martin, engagé dans l’armée romaine, est envoyé en Gaule à Amiens. Le soldat de César devient le soldat de Dieu, l’homme du “manteau partagé” celui qui, comme le Christ, laisse parler son cœur.

En 356 il quitte l’armée et rejoint saint Hilaire à Poitiers dont il devient le disciple.  Il se trouve mêlé aux grandes controverses doctrinales qui déchirent l’Eglise entre les défenseurs de la foi en Dieu-Trinité, dont il fait partie avec St Hilaire de Poitiers, St Athanase d’Alexandrie et St Ambroise de Milan, et les partisans d’Arius (+ v336) qui nient la divinité du Christ et sont soutenus par le pouvoir. Lorsqu’Hilaire et Athanase sont exilés, Martin retourne chez ses parents en Illyrie. Pour sa plus grande joie sa mère se convertit mais  il est, lui, publiquement fouetté et expulsé. 

 Après 360 la crise est apaisée, les exilés peuvent rentrer dans leurs diocèses. Saint Martin s’installe comme ermite à 8 km de la ville de Poitiers sur un site cultuel gallo-romain partiellement ruiné. Des disciples viennent vivre auprès de lui et le poussent à fonder un monastère en 361. C’est le premier en Gaule, l’actuelle abbaye bénédictine de Ligugé.

Évêque de Tours

Dix ans plus tard, les habitants de Tours l’emmènent par ruse pour qu’il soit leur évêque. Il l’accepte en y voyant la volonté de Dieu et se dévoue dès lors, au service de son diocèse tout en séjournant à 3 kms de Tours dans le monastère de Marmoutier qu’il fonde vers 372. De sa cité, il évangélise les campagnes jusqu’à sa mort,  le 8 novembre 397 à Candé. Il fit auparavant cette prière:

“Mon Dieu, si tu as encore besoin de moi, je suis ton homme. Mais si tu estimes que j’ai accompli mon devoir, alors, s’il te plaît, relève-moi de mes fonctions. »

Il est inhumé à Tours le 11 novembre dans le cimetière chrétien extérieur à la ville. Sur son tombeau un oratoire est érigé, suivi d’une collégiale à laquelle succède la Basilique Saint-Martin. Son tombeau devient dès lors un grand lieu de pèlerinage et de miracles.

Devant le tombeau de St Martin avant la messe célébrée à 10h15

Chapelle de la Vierge

 Son culte s’étend dans toute l’Europe. Les dédicaces d’églises à saint Martin sont extrêmement nombreuses partout en Europe. Elles correspondent tantôt à l’affermissement de la foi trinitaire, tantôt à la christianisation des campagnes, tantôt à la première conversion au christianisme dans les pays qui n’avaient pas fait partie de l’empire romain, tantôt encore au développement du monachisme. Charlemagne fit construire la Chapelle à Aix pour conserver la chape de saint Martin. Les rois de France à partir du Xe siècle furent chanoines de la basilique tourangelle.

Le président de la République, par héritage des rois de France, est chanoine de droit (ou parfois honoraire) de plusieurs églises dont la basilique Saint-Martin de Tours.

Jean-Paul II, dans son homélie le 21 septembre 1996 à Tours pour le XVI° centenaire de la mort de Saint Martin évoque cet homme d’une grande humilité: «… témoin remarquable de la charité évangélique…la puissance durable de son rayonnement joua un rôle important dans la conversion du roi Clovis et dans la vie du peuple français… Homme de prière, l’un des fondateurs du monachisme en Occident, il eut à cœur d’avoir à ses côtés, près de Tours, une communauté monastique pour mener une vie de louange à la gloire de Dieu et pratiquer les vertus chrétiennes, en particulier le pardon reçu et donné… Evangélisateur des bourgs et des campagnes… Saint Martin demeura bon pasteur jusqu’au bout… Il fit siennes les paroles de saint Paul: « Soit que je vive, soit que je meure, la grandeur du Christ sera manifestée dans mon corps »… Saint Martin vous laisse un témoignage exceptionnel d’appartenance au Christ. Sa disponibilité totale est pour vous un modèle et un encouragement: continuez à annoncer l’Évangile, comme il le fit lui-même, « à temps et à contretemps » ! Offrez votre vie au Christ avec confiance et sérénité: il la prendra et lui fera donner le meilleur d’elle-même.»

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Qui est Saint Martin par Bruno Judic, professeur d’histoire du Moyen-Âge, université de Tours

 

Vendredi 19 mai – Sanctuaire Notre-Dame de Pellevoisin, Diocèse de Bourges, 36180

En 1875, Estelle Faguette (1843-1929) demande, par lettre, à la sainte Vierge Marie d’intercéder auprès de son divin Fils afin de la guérir d’une maladie sournoise. En réponse, la Sainte Vierge lui apparaît quinze fois, l’enseigne et la guérit. Elle lui révèle le Cœur-Sacré de Son Fils, indissolublement lié à Celui de sa Mère.

Elle lui remet le Scapulaire du Sacré-Cœur,  donnant ainsi à Estelle de découvrir que ce que Marie a de plus précieux dans sa vie, c’est le Cœur de Jésus. Estelle regarde Marie, et que voit-elle ? Le Cœur de Jésus brûlant d’amour, qui est comme collé au cœur de Marie et qui a même pris la place du cœur de Marie. Estelle ne voit pas le cœur de Marie, elle voit le Cœur de Jésus. Le scapulaire, c’est le Cœur de Jésus qui habille le cœur de Marie. Etre revêtu du scapulaire comme Marie nous le propose, c’est donc de dire au Seigneur que nous désirons être revêtus de tout l’amour du Christ, comme Marie. Venir à Pellevoisin c’est être invité à redécouvrir que le Cœur de Jésus nous aime d’une manière brûlante. Là Marie donne à chacun le Cœur de son fils.  Ainsi “Notre-Dame de Miséricorde”, apparue à Pellevoisin  est reliée au “Sacré-Cœur de Jésus” révélé à Paray-le-Monial.

Pellevoisin et la prière pour la France

Lors de la 11° apparition, le vendredi 15 septembre 1876, Estelle rapporte : “Elle me dit : «  Je te tiendrai compte des efforts que tu as faits pour avoir le calme ; ce n’est pas seulement pour toi que je le demande, mais aussi pour l’Eglise et pour la France… ” … Ensuite, la Sainte Vierge me dit tristement, elle ne pleurait pas : « Et la France ! Que n’ai-je pas fait pour elle ! Que d’avertissements, et pourtant encore elle refuse d’entendre ! Je ne peux plus retenir mon fils. » Elle paraissait émue en ajoutant : «La France souffrira. » Elle appuya sur ces paroles. Puis elle s’arrêta encore et reprit : « Courage et confiance. » Alors, à cet instant je pensais en mon cœur : Si je dis ceci, on ne voudra peut-être pas me croire ; et la Sainte Vierge m’a comprise, car elle m’a répondu : « J’ai payé d’avance ; tant pis pour ceux qui ne voudront pas te croire, ils reconnaîtront plus tard la vérité de mes paroles. » Puis tout doucement elle partit.

“C’est dans un même amour de tendresse, que la Vierge à Pellevoisin unit la France à l’Eglise, dans sa commisération. La France fait partie de l’Eglise. La France, durant sa longue histoire, fut au service de l’Eglise. Elle fut appelée le « Royaume de Marie» et la «Fille aînée de l’Eglise».” Commentaire du père Vernet op, dans “La Vierge à Pellevoisin Mère de miséricorde et Mère de l’Eglise”. 

Le 4 avril 1900, la Congrégation des Rites publie un décret approuvant le scapulaire de Pellevoisin. En 1983, Mgr Paul Vignancour, archevêque de Bourges, a reconnu le caractère miraculeux de la guérison d’Estelle, suite à une enquête médicale et théologique.

http://www.pellevoisin.net ; http://www.patrimoinevivantdelafrance.fr/

Prière d’action de grâce d’Estelle après sa guérison

O ma bonne Mère, me voilà entre vos mains. Regardez en pitié votre pauvre servante ; ne permettez pas que mes infidélités rendent inutiles les desseins de votre providence sur ma misérable personne.

“ Que ce Jésus, que vous avez porté en votre cœur et qui daigna descendre encore aujourd’hui dans le mien, soit mon seul et mon unique appui, qu’il déracine tous mes mauvais penchants ; en un mot, qu’il retire tout ce qui ne serait sa gloire et la vôtre.

“ Vierge Sainte qui montrez si bien aujourd’hui votre puissance en m’accordant la guérison de mon corps, guérissez-moi surtout du péché qui a si souvent accablé mon âme.

“ O vous, ma puissante protectrice, vous qui, après Dieu, êtes ma consolation, et qui avez adouci mes peines, vous qui êtes la lumière de mon âme en me faisant voir mes iniquités, vous qui êtes ma force, mon trésor, ma joie, et l’espérance de ma vie et de mon salut, vous m’avez dit : “ Tu es ma fille. ” Vous ne pouvez donc repousser mes prières. Daignez les exaucer et avoir compassion de moi comme il convient à la Mère d’un Dieu qui a eu tant de bonté et d’amour pour les hommes.

“ Il est leur Père, il vous a établie leur Mère : puisque vous avez bien voulu me mettre au nombre de vos privilégiés, obtenez-moi de Dieu toutes les grâces nécessaires au salut de mon âme.

“ Je vous promets, ma bonne Mère, de faire tout ce qui dépendra de moi pour me rendre digne de vos faveurs. Estelle ”

Le père Alphonse est venu prier La Vierge Marie pour la France en son Sanctuaire de Pellevoisin, vendredi 19 mai 2017 à 15h dans l’après-midi.